Elle est révolue, l’époque où les magistrats affichaient sans réticence leur inaptitude à l’informatique : aujourd’hui, ils ont plutôt tendance à faire savoir qu’ils ont savoir-faire et réflexion en la matière.
Tout cela est justifié et louable. Mais ... en existe-t-il beaucoup qui se risqueraient à contredire la position de l’expert judiciaire ? L’intervention de ce dernier reste déterminante, surtout si le domaine d’investigation est technique. Et face à la réalité de la criminalité informatique et de la contrefaçon logicielle, le juge, se gardera encore plus de contester l’évolution chiffrée du préjudice, qu’aura élaborée l’homme de l’art à son intention. L’expert judiciaire joue donc un rôle central dans le procès -et à ce titre, il a à supporter les critiques générales dirigées contre la justice par un public souvent exaspéré par sa lenteur. Ce constat n’est pas nouveau pour la Cnejita, compagnie d’experts en informatique qui regroupe 70 membres au plan national depuis sa création en 1992.
Aussi son vice-président, Stéphane Lipski, qui associe ses compétences d’expert-comptable et d’ingénieur conseil en informatique au service de sa spécialité, d’évaluation des préjudices, a-t-il favorablement accueilli la récente mise en œuvre de la loi de réforme "de certaines professions judiciaires" concernant notamment son activité d’expert. Il nous la présente ici, explicitant du même coup certains aspects actuels du contentieux informatique.